#1 21-01-2019 16:56:45

Climax

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Le Bitcoin est-il toujours le rêve libertaire ?

La monnaie, sous ses diverses formes et modifications, est au cœur de la discussion entre socialistes et capitalistes, entre libertaires et autoritaires, etc.

Ayn Rand, un philosophe et écrivain américano-juive, et gourou de nombreux libéraux économiques, a une définition très précise de l'argent dans son livre : qui en a besoin ? : "L'argent n'est pas simplement un outil d'échange, bien plus important encore, c'est un outil d'épargne permettant de retarder la consommation et d'acquérir du temps pour la production future. Pour satisfaire à cette exigence, la monnaie doit être une marchandise matérielle impérissable, rare, homogène, facile à stocker, non-sujette à de grandes fluctuations de valeur et toujours demandée par ceux avec qui vous négociez.

La forme actuelle de l'argent que nous gardons dans nos poches ou dans nos comptes bancaires ne répond pas vraiment à ces exigences. De nombreux libertaires ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis du système monétaire actuel et des institutions - gouvernementales ou privées - qui traitent notre argent.

Certains prétendent que la monnaie fiduciaire n'a pratiquement aucune valeur, puisqu'elle n'a pas de valeur intrinsèque ; son prix est donc soumis à une volatilité extrême, et même à un effondrement total. D'autres réclamations se concentrent sur les limitations de stockage, de déplacement et pour dépenser notre argent. Les principaux coupables dans ce cas sont les banques et les régulateurs, qui ont centralisé et neutralisé la monnaie, la vie privée, l'anonymat, et même le simple sentiment de propriété.

Plusieurs économistes à tendance libertaire se remémorent le bon vieux temps de l'or, lorsque l'argent était de l'argent et que la valeur était de la valeur. Keith Weiner, président de Gold Standard Institute USA et PDG de Monetary Metals, ainsi que Peter Schiff, PDG de Euro Pacific Capital, estiment que la solution est soit l'or physique, soit des produits financiers à base d'or.

L'Or numérique

D'autres, voient du confort dans les crypto-monnaies. Il n'est pas étonnant que la crypto-monnaie, souvent appelée "or numérique", ait été une bouffée d'air pur pour la communauté libertaire. Vraisemblablement, ce nouveau système monétaire décentralisé et anonyme est la solution ultime aux faiblesses de la monnaie fiduciaire.

"Dans cinq ans, si vous essayez d'utiliser de la monnaie fiduciaire, on se moquera de vous", à déclarer Tim Draper, entrepreneur en cryptographie, lors de la conférence Forbes Websummit 2017. "Le Bitcoin et les autres crypto-monnaies seront tellement pertinents qu'il n'y aura aucune raison d'avoir des monnaies fiduciaires."

Cependant, avec les régulateurs qui s'intéressent de plus en plus aux crypto-entreprises et que l'industrie se consolide autour d'un petit nombre d'acteurs, ce rêve semble être éclipsé par la réalité.

Anarchiste Optimiste

L'anarcho-capitaliste canadien Jeff Berwick a déclaré lors du sommet israélien sur le bitcoin : "Le bitcoin a pas mal changé ces dernières années et il est réglementé. Cependant, cette monnaie reste totalement hors du contrôle des banques centrales ou des gouvernements. C'est vraiment un rêve libertaire."

"Notre argent est contrôlé par le gouvernement et la banque centrale imprime des billets. Donc, dans cette réalité, avoir une monnaie dont l'offre est vraiment limitée et qui peut être transférée très facilement, pour un coût très bas et assez rapidement modifie les règles du jeu."

Berwick pense que la plupart des problèmes du Bitcoin sont temporaires et qu'ils changeront avec le temps. "Il est encore trop tôt, un peu comme l'internet en 1996, la plupart des gens ne savent pas vraiment de quoi il s'agit. Quand 1 % de la population mondiale aura accès à la crypto-monnaie, celle-ci explosera."

Un lieu de refuge

Alors que les discussions autour d'un éventuel krach sur le marché s'intensifient, nombreux sont ceux qui voient dans la crypto-monnaie un refuge pour les investisseurs lorsque l'enfer se déchaîne. Nick Szabo a même suggéré récemment que les banques centrales échangeraient bientôt des réserves d'or physiques contre des cryptomonnaies. Berwick pense que nous nous dirigeons effectivement vers "un effondrement majeur du marché qui sera pire que tout ce que nous avons vu auparavant".

À son avis, les seuls actifs qui survivront à cette crise et à ses conséquences sont les métaux précieux et les crypto-monnaies. Et étant donné qu'il est assez difficile de traiter avec de l'or et de le déplacer dans le monde entier, il pense que la cryptographie aura la priorité. "Vous pouvez envoyer un milliard de dollars en quelques minutes en Chine en un clic de souris - sans poser de questions. Ce sera certainement utile dans une situation aussi chaotique. "

Pas de PDG pour le Bitcoin

Selon Berwick, les avantages du Bitcoin, tels que la décentralisation, sont aussi ses inconvénients en termes d'extension et d'expansion. "Le Bitcoin n'a pas de département marketing. Il n'y a pas de publicité télévisée ou de bannières sur les sites. Il n'a pas de PDG ni de chef de marketing. C'est un produit axé sur le marché. Cependant, comme toute bonne idée, il finira par faire son chemin."

Il compare la crypto-monnaie au modèle économique d'Uber. "Les gens l'utilisent depuis près de 10 ans parce que le produit est bon, même sans marketing approprié. Le Bitcoin n'est toujours pas arrivé à ce stade."

Les monnaies numériques nationales vont stimuler les monnaies décentralisées

Berwick pense que, dans un proche avenir, de nombreux gouvernements vont commencer à émettre des crypto-monnaies nationales. "C'est une très bonne nouvelle pour l'industrie de la cryptographie. Une fois que les habitués commenceront à utiliser les devises numériques, il sera beaucoup plus facile de passer à une meilleure crypto-monnaie - plus décentralisée".

Il explique que les monnaies nationales exploiteront tous les avantages de la blockchain, tels que l'exactitude et la fiabilité du grand livre, pour l'utiliser pour leur propre bien. "Cela ne fera qu'accroître le contrôle du gouvernement sur notre argent. Désormais, il sera plus facile pour eux de vous taxer ou de savoir où vous déplacez votre argent, sans parler de leur capacité à (imprimer de l'argent)", déclare Berwick, dont le slogan LinkedIn indique "Les deux plus grands ennemis de l'humanité sont l'État et les banques centrales".

Ce processus incitera les "gens ordinaires" à prendre conscience des problèmes liés à leur monnaie nationale et à mieux maîtriser leur crypto. C'est ensuite, pense-t-il, que les masses commenceront à se déplacer en masse vers le Bitcoin et les autres crypto-monnaies.

L'anonymat est l'essence

Malgré son enthousiasme pour le Bitcoin, Berwick reconnaît les faiblesses de la monnaie. "Lorsque le Bitcoin est arrivé, beaucoup d'entre nous [libertariens] ont pensé que c'était anonyme. Mais nous avons réalisé au fil des années que ce n'est pas du tout anonyme. Beaucoup de gouvernements ont compris cela et l'utilisent."

Le manque d'anonymat et de confidentialité est l'un des principaux problèmes auxquels les développeurs de systèmes de cryptographie doivent s'attaquer pour que le secteur puisse évoluer. Par conséquent, Berwick suit de près les devises axées sur la confidentialité, telles que Monero. "C'est l'espoir dans l'avenir pour nous."

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