Le Price Shading, c'est quoi exactement ? Il s'agit d'une technique utilisée par certains brokers forex, consistant à ajuster légèrement les cotations à leur avantage : concrètement, ils ajoutent discrètement un pip ou deux aux prix d'achat ou de vente en fonction de la tendance du marché. Une pratique légale, certes, mais loin d'être favorable aux traders.
Dans cet article, découvrons comment cette méthode fonctionne… et surtout, comment limiter son impact sur votre trading.
Avant de parler de Price Shading, il est essentiel de comprendre comment sont générés les prix dans le marché du forex au comptant. Ce marché est de type OTC (Over The Counter) : il n'existe pas de bourse centrale comme pour les actions. Les grandes banques traitent directement entre elles, en ajustant les prix selon les volumes d'achat et de vente.
Ces prix interbancaires sont diffusés en temps réel via des terminaux professionnels comme Reuters ou Bloomberg. Ce sont ces cotations que les institutions financières, les hedge funds et les grandes entreprises utilisent pour échanger.
Mais qu'en est-il des brokers ? Pour pouvoir proposer leurs services aux traders particuliers, les brokers ouvrent un compte auprès de ces banques et accèdent aux cotations interbancaires. Jusque-là, rien d'anormal. La marge bénéficiaire classique vient de l'ajout d'un spread (écart entre le bid et l'ask). Mais certains vont plus loin… avec le fameux Price Shading.
Certains brokers analysent le flux des ordres (order flow) de leurs clients. En fonction du déséquilibre entre les acheteurs et les vendeurs, ils ajustent les prix à leur avantage. Exemple : si le broker constate une majorité d'acheteurs à un instant donné, il va discrètement majorer le prix d'achat, ajoutant ainsi un ou deux pips de coût supplémentaire.
Cela leur permet de maximiser leurs profits sans que la majorité des traders ne s'en rendent compte. Là où un broker classique prélèverait 1 pip par transaction, un broker utilisant le Price Shading peut, en situation déséquilibrée, gagner 2 pips par transaction du côté dominant… multipliant ainsi son bénéfice global.
Identifier cette pratique n'est pas évident. Deux méthodes permettent toutefois d'en avoir le cœur net :
Comparer les cotations proposées par votre broker avec les prix réels diffusés sur un terminal professionnel (Bloomberg ou Reuters).
Ouvrir un compte chez un broker STP ou NDD (No Dealing Desk). Ces brokers transmettent directement les ordres sur le marché interbancaire, sans intervention manuelle ni manipulation des spreads. En comparant leurs cotations avec celles d'un broker market maker, vous pouvez détecter un éventuel écart artificiel.
Attention : certains brokers STP facturent une commission fixe par transaction, mais vous garantissent une transparence totale sur les prix.
Voici 3 méthodes concrètes pour le détecter :
Si vous avez accès aux prix interbancaires via un terminal Bloomberg ou Reuters (ou si vous connaissez quelqu'un qui en dispose), comparez les cotations en temps réel. Si votre broker vous propose systématiquement des prix moins avantageux, il y a de fortes chances qu'il applique un Price Shading.
Les brokers STP (Straight Through Processing) et NDD (No Dealing Desk) transmettent directement vos ordres sur le marché, sans intervention humaine ni manipulation des spreads. En comparant leurs prix à ceux d'un broker market maker, vous repérerez vite s'il y a un écart anormal.
Ouvrez simultanément un compte chez un market maker et un STP/NDD, et observez :
Ce décalage récurrent est un indice clair de Price Shading.
Quelques conseils pratiques pour faire le bon choix :
Le Price Shading est une technique discrète, mais ses conséquences s'accumulent au fil des trades. En choisissant un broker STP ou ECN, et en comparant régulièrement vos cotations, vous pouvez éviter de perdre inutilement des pips à chaque entrée de position.
Gardez à l'esprit : chaque pip compte, surtout pour les scalpers ou les traders actifs.