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#1 18-02-2022 13:45:50

Climax
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Quelles perspectives pour le café à moyen terme ?

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Chaque jour, plus de deux milliards de tasses de café sont consommées dans le monde. Cela fait du café la première denrée agricole échangée dans le monde. Récemment, le prix du café a atteint des niveaux jamais observés en 10 ans. Pour cause, l'offre au Brésil, premier producteur de café, est extrêmement faible ce qui soutient les prix de la matière première. Cette hausse des prix commence même à se faire ressentir dans les supermarchés. En février, un conflit était apparu entre le géant du café Jacob Douwe Egberts et l'enseigne Intermarché, cette dernière ayant refusé une augmentation des prix de près de 25%. A l'heure ou les restrictions liée à la pandémie s'adoucissent et qu'un retour à la vie “d'avant” se dessine, va-t-on assister à une pénurie de café ? Le prix du café va-t-il poursuivre son rallye ?

Baisse des stocks de café

Les prix du gaz naturel américain ont bondi de plus de 13 % la semaine dernière. Le bond massif a été déclenché par la chute des températures aux États-Unis et les nouvelles prévisions qui laissent présager un temps plus froid. Le temps glacial est arrivé aux États-Unis, ce qui laisse présager une augmentation de la demande. Des milliers de vols annulés, des alertes au blizzard, des chutes de neige: l'est des États-Unis et du Canada fait face à une tempête hivernale en ce début d'année. Compte tenu de l'insuffisance de l'offre de gaz naturel dans le monde, les prix sont vulnérables aux variations de température. Les stocks de gaz ont atteint leurs niveaux les plus bas depuis des années. En effet, l'hiver précédent a entraîné une baisse des niveaux de stocks et d'autres matières premières énergétiques. L'activité économique réduite suite à la crise sanitaire du Covid-19 a de facto réduit la demande de production d'énergie. Ainsi, les réserves de gaz et de charbon en Europe et en Asie, n'ont pas réussi à se reconstituer par manque de main d'œuvre. Au niveau Européen, la répartition des stocks est inégale. En Allemagne, les infrastructures sont actuellement remplies à 70 %, tandis que celles de l'Union européenne le sont à 77 %. Normalement, elles devraient être remplies à plus de 90 % à cette époque de l'année.

On assiste à une baisse des stocks de café sur l'ensemble des bourses mondiales depuis fin 2018. Au début de 2020, la situation s'est détériorée et la chute s'est accentuée. Les stocks sont tombés à leur plus bas niveau depuis 10 ans au début de la pandémie. Les craintes de pénurie de café se sont rapidement dissipées en raison de la baisse significative de la demande résultant des restrictions liées au Covid-19 et particulièrement l'accès restreint aux restaurants, bars et établissements servant du café. Ensuite, un second élément est venu approfondir la baisse des stocks en 2021 : les conditions météorologiques. Les basses températures ainsi que les sécheresses ont drainé les stocks de café au Brésil et ont considérablement limité le potentiel de production dans ce pays. Les stocks ont commencé à diminuer à un rythme sans précédent. Actuellement, les stocks sont légèrement supérieurs à 1 million de sacs, soit un peu plus de 0,5% de la demande annuelle mondiale. Ils permettent de satisfaire seulement 2 jours de consommation.

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Les stocks brésiliens restent près de leur niveau le plus bas depuis des décennies. Source : Bloomberg

L'offre de café pénalisée par la crise sanitaire

La situation ne devrait pas s'améliorer dans les prochains mois, bien que le Brésil, premier producteur de café, dispose de stocks suffisants pour assurer la demande mondiale de café. "Ce n'est pas un moment où les stocks sont élevés, mais ils sont suffisants pour répondre à la demande des industries locales et mondiales", a déclaré Nicolas Rueda, président de l'association des exportateurs Cecafe, dans une interview. Le Brésil a exporté 2,8 millions de sacs de café en janvier, soit une baisse de 10% par rapport à l'année précédente. Selon HedgePoint Global Markets, la tendance à la baisse des volumes devrait se poursuivre au cours des prochains mois. Pour cause, les problèmes d'acheminement et de logistique liés à la crise du Covid-19. Outre le manque de conteneurs qui a freiné les exportations brésiliennes de café l'année dernière, le transport terrestre a également posé problème dans des destinations de premier plan comme les États-Unis, où il y a une pénurie de chauffeurs routiers.

Risques inhérents au marché du café

Matière première tropicale, le café est fragile et est exposé à de nombreux risques. Tout d'abord, il est soumis aux aléas climatiques comme récemment au Brésil où des inondations ont altéré la plantation de nouveaux arbres, augmentant les chances d'apparition de maladies. Cet épisode vient s'ajouter aux gelées et aux sécheresses de l'année dernière limitant ainsi le nombre d'arbres restants. Le déficit sur le marché du café pourrait se prolonger l'année prochaine. Deux mauvaises récoltes consécutives dans ce pays d'Amérique du Sud vont probablement maintenir les stocks à un niveau proche du plus bas depuis des décennies, selon les données du ministère américain de l'agriculture. Cela laisserait peu de marge de manœuvre au pays pour faire face à de nouveaux problèmes de récolte. Toute gelée potentielle pendant l'hiver de l'hémisphère sud, entre juin et août, pourrait aggraver les perspectives d'approvisionnement.

Avec le Covid-19, les perspectives pour le café se sont légèrement dégradées en raison de la poursuite du développement de la pandémie et la restriction de l'accès aux restaurants. On ne peut exclure une baisse de la demande de café en cas d'imposition de nouvelles restrictions, même si ce scénario est peu probable.

Enfin, comme évoqué plus haut, les exportations brésiliennes de café ont chuté de près de 12% en janvier en raison de la persistance des problèmes de logistique, d'approvisionnement et de la diminution des stocks de café entre les récoltes. Ces trois risques sont à prendre en considération pour évaluer les perspectives futures du marché du café.

Point technique

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Les prix du café ont augmenté de près de 13% depuis le début d'année et poursuivent leur mouvement haussier, se dirigeant vers la résistance à 256,94 où coïncide le retracement de Fibonacci à 50% de la baisse de septembre 2011. Avec les problèmes d'acheminement des stocks du Brésil, le problème de l'offre tend à perdurer à moyen terme. Néanmoins, si la situation venait à s'améliorer, on pourrait assister à une baisse des prix du café en direction du support à 238,14 où coïncide le retracement à 23,6%. Source : xStation5

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Bénédicte Augé
Analyste Marchés XTB

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