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#1 06-04-2018 18:11:24

Climax
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Analyse : comment le marché japonais a réagi aux restrictions sur l'effet de levier

Inquiet à propos des restrictions de levier ? Prenons un peu de recul pour examiner comment le Japon, un marché tout aussi conservateur, axé sur le marché intérieur et composé de traders spécialisés, a réagi lorsque le régulateur national a restreint l'effet de levier. Il a créé un environnement plus durable qui a été adopté par l'ensemble de l'industrie, les volumes ont augmenté et les entreprises étrangères n'ont toujours pas réussi à s'imposer. Nous considérons donc que les décisions de l'ESMA habiliteront les entreprises britanniques et nord-européennes.

Les traders de détail sont présents sur tous les continents, mais l'industrie du trading s'est concentrée sur quelques régions, à savoir : Chypre, le Royaume-Uni, l'Australie, l'Amérique du Nord, Hong Kong, Singapour et le Japon.

Chaque région est devenue un foyer spécifique pour des secteurs spécifiques de l'industrie qui est très compartimentée, même si les services offerts aux utilisateurs finaux sont similaires.

Les restrictions de levier de l'ESMA inquiètent de nombreux petits et moyens acteurs du marché soucieux de la contraction du marché et de la contraction des revenus due à la diminution de l'effet de levier et des interdictions de publicité par Google et Facebook pour certains produits financiers.

Il est temps de faire le point et de prendre du recul pour comprendre les répercutions qui ont eu lieu dans d'autres régions du monde après l'adoption de mesures similaires à celles de l'ESMA.

L'industrie japonaise du Forex est entièrement centrée sur le marché domestique, mais elle représente entre 35% et 40% de l'ensemble des volumes de trading de devises au détail dans le monde entier.

Au Japon, tous les OTC (over the counter - FX décentralisé et négocié hors bourse) sont gérés par des sociétés japonaises et la clientèle est entièrement nationale.

De nombreux brokers ont tenté d'entrer sur le marché japonais, soit en se fondant dans l'une des régions énumérées ci-dessus et en essayant de s'associer à des introducteurs ou des entreprises locales, ou en tentant d'établir des affaires directement au Japon. Les sociétés dominantes au Japon sont : DMM Securities, GMO Click Securities, MONEX Group et Invast. Ces sociétés, entre elles, sont responsables d'un tiers du flux mondial des ordres de changes de détail sur les marchés forex OTC.

Malgré l'absence de concurrence internationale au Japon, le trading est en plein essor pour les tous les brokers de détail. En 2013, la FSA japonaise a mis en place des restrictions de levier pour tous les acteurs du marché japonais et les affaires ont continué comme d'habitude. Les traders japonais ne se sont pas massivement dirigés vers des brokers étrangers. Cela peut donc servir de référence pour évaluer les décisions de l'ESMA.

Entre janvier et mars 2016, 15 413 316 milliards de yens ont été négociés sur une base de gré à gré entre les sociétés japonaises, soit une augmentation de 50,2% par rapport au trimestre précédent et un record jusqu'à ce moment-là.

Le marché intérieur du Japon est si fort que ses propres entreprises se sont retirées des autres marchés. Il y a deux ans, le Groupe MONEX a vendu ses clients américains et australiens à IBFX et a cessé d'utiliser la plateforme MetaTrader 4 sur tous les marchés, en mettant l'accent sur sa propre plateforme Tradestation.

Contrairement aux traders des régions environnantes comme la Chine, l'Indonésie, Hong Kong et la Corée du Sud, les traders japonais utilisent très rarement des stratégies de trading automatisées via des algorithmiques de trading (Expert Advisors). Ils préfèrent le trading discrétionnaire et ne sont pas conditionnés par l'omniprésence de MetaTrader 4, la plupart des brokers japonais ont complètement éliminé MetaTrader.

Le secteur des changes au Japon est assez important, 15 144 600 de contrats de changes (Click365) ont été négociés sur le Tokyo Financial Exchange entre janvier et mars 2016. Au Japon, ce n'est pas une question réglementaire qui empêche les entreprises d'entrer à l'étranger, mais plus l'ensemble du système domestique. Le Japon n'est pas un marché à aborder de l'extérieur ou de l'intérieur par des sociétés non-japonaises. L'industrie japonaise du Forex est entièrement centrée sur le marché domestique, et elle représente entre 35% et 40% de l'ensemble des volumes de trading de devises au détail dans le monde.

Quand la FSA japonaise a plafonné l'effet de levier maximum à 1:30, les brokers étrangers ont fait des efforts considérables pour attirer une partie du vaste marché du trading de détail au Japon. Mais tout le contraire s'est produit, les traders japonais se sont en fait adossé et ont échangé encore plus de volume, en mettant l'accent sur l'augmentation de la marge avec laquelle ils négocient, au lieu d'avoir une marge minimale et de compter sur l'effet de levier. Cette dynamique s'est poursuivie et le marché japonais d'aujourd'hui est stable, il reste dominé par les géants précités et continu d'être impénétrable aux étrangers.

En Europe, l'accent pourrait donc être mis sur les grandes entreprises de bonne qualité, souvent avec des plateformes propriétaires, en particulier au Royaume-Uni (par exemple, plus de 70% des clients d'IG Group et de CMC Markets sont basés au Royaume-Uni). Les traders augmenteront leurs dépôts, créant une stabilité en termes d'actifs sous gestion, et moins d'exposition.

La plupart des traders à long terme de bonne qualité le comprennent bien, tout comme les traders japonais quand les restrictions de levier sont entrées en vigueur, ils resteront probablement avec les brokers qui respectent les décisions et qui fournissent des environnements de trading multi-actifs de bonne qualité.

Les "trois grands" du Japon, à savoir DMM Securities, GMO Click et Monex Group, ont enregistré des volumes records de plus de 1 000 milliards de dollars par mois pendant une période prolongée immédiatement après le début des restrictions. Les traders ont donc dû placés des capitaux supplémentaires pour échanger ces volumes avec un effet de levier réduit.

Cela pourrait très bien arriver aux grandes entreprises occidentales bien établies, celles qui seront prêtes à se lancer dans des chantiers difficiles seront celles qui gagneront à long terme une clientèle plus analytique et sérieuse.

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